EN BREF
- Gamma‑GT = thermomètre du foie. Au‑delà de 45 UI/L (homme) ou 35 UI/L (femme), il y a surcharge ou agression hépatique.
- Le stress chronique augmente les Gamma‑GT d’≈ 20 % via le cortisol, l’inflammation et de mauvaises habitudes (alcool, grignotage, sédentarité).
- Autres causes majeures à éliminer : alcool régulier, médicaments hépatotoxiques (paracétamol haute dose, statines), stéatose « foie gras », cholestase.
- Seuils d’alerte : +15 % = surveiller ; +30 % = agir vite ; > 100 UI/L = bilan complet (ALAT/ASAT, écho).
- Plan 10 étapes : respiration 5‑5‑5, 150 min d’activité/semaine, zéro alcool 30 j, 5 légumes/j, 1 ½ L d’eau, sommeil 7‑8 h, N‑acétylcystéine, suivi labo.
- Résultats attendus : baisse de 10 à 15 UI/L en 6‑8 semaines chez 60 % des adultes motivés.
- Consulter d’urgence si jaunisse, douleurs, perte de poids ou Gamma‑GT > 100 UI/L persistantes.
(Vous avez 10 s ? Vous savez l’essentiel ! Pour les curieux, la suite détaille le pourquoi et le comment.)
Gamma‑GT : une petite enzyme qui en dit long
Rôle biologique
Présentes dans la membrane des cellules hépatiques et biliaires, les γ‑glutamyl‑transférases (GGT) participent au recyclage du glutathion, notre antioxydant intracellulaire majeur. Lorsqu’une cellule hépatique est agressée, la GGT « fuit » vers la circulation sanguine : son dosage devient alors un véritable thermomètre de la santé du foie.
Valeurs de référence des Gamma-GT
- Homme : 10 Ã 45 UI/L
- Femme : 7 Ã 35 UI/L
Ces fourchettes peuvent varier légèrement selon les laboratoires ; l’important est de suivre l’évolution dans votre contexte (âge, sexe, antécédents).
Pourquoi mesurer les Gamma‑GT ?
Au-delà du dépistage d’une hépatopathie alcoolique, un taux de GGT permet :
- De surveiller une stéatose liée au soda et au sucre (NASH). La stéatose hépatique, aussi appelée maladie du « foie gras » non alcoolique, correspond à l’accumulation excessive de graisses (triglycérides) dans les cellules du foie ; cette surcharge reste souvent silencieuse mais peut évoluer vers une inflammation (stéatohépatite) puis une fibrose si aucune mesure n’est prise.
- D’évaluer le risque cardio‑métabolique : une étude de cohorte de 2023 (120 000 adultes) a montré qu’un taux > 50 UI/L double le risque d’HTA.
Stress chronique : un ennemi silencieux du foie
Axe HPA, cortisol et surcharge hépatique
Lorsque le cerveau perçoit un stress — qu’il soit professionnel, émotionnel ou environnemental — l’hypothalamus déclenche l’axe HPA (Hypothalamo‑Hypophyso‑Surrénalien). Résultat : libération de cortisol. À fortes doses quotidiennes, ce cortisol provoque :
- Insulino‑résistance → accumulation de graisse au niveau hépatique.
- Production accrue de radicaux libres → consommation accélérée du glutathion, donc surstimulation des GGT.
- Inflammation systémique via les cytokines IL‑6 et TNF‑α.
Valeurs de référence des Gamma-GT
L’engrenage des mauvaises habitudes
Stress + fatigue incitent souvent à :
- Augmenter la consommation d’alcool « pour décompresser »
- Grignoter sucré ou gras (l’hyper‑palatabilité active le circuit de la récompense)
- Réduire l’activité physique
Autant de facteurs qui, combinés, font grimper vos Gamma‑GT.
Gamma‑GT élevées : quelles causes trier en priorité ?
| Facteur | Comment il impacte la GGT | Signes associés |
|---|---|---|
| Stress chronique | Hypercortisolisme, inflammation | Troubles du sommeil, irritabilité |
| Alcool (≥ 14 verres/sem) | Cytolyse directe | Bouffées de chaleur, soif accrue |
| Médicaments (paracétamol, statines) | Métabolites toxiques | Nausées, prurit |
| Stéatose métabolique | Accumulation de triglycérides | Tour de taille élevé, glycémie limite |
| Cholestase | Obstruction bile / lithiase | Douleur hypochondre droit, urines foncées |
Bon réflexe : avant de pointer le stress du doigt, écartez ces autres pistes avec votre médecin.
Décrypter votre bilan biologique
- + 15 % à + 30 % : souvent transitoire, réversible si action rapide.
- + 30 % à + 100 % : suspecter cause mixte (stress + alimentation + alcool).
- > 100 UI/L ou doublé : bilan hépatique complet (ALAT, ASAT, PAL), parfois imagerie.
Après un changement d’hygiène de vie, 4 à 6 semaines suffisent pour observer une tendance. Des études montrent qu’une diminution de 10 UI/L est visible dès le 2ᵉ mois chez 60 % des patients ayant réduit stress et alcool.
Plan d’action en 10 étapes pour normaliser vos Gamma‑GT
| Étape | Objectif | Comment faire | Délai d’effet |
| 1. Respiration diaphragmatique | Faire chuter le cortisol | 5 min × 3/jour (« cohérence cardiaque ») | 7 j |
| 2. 150 min d’activité modérée/semaine | Stimuler la lipolyse hépatique | Marche rapide, vélo, aquagym | 4 sem |
| 3. 0 alcool pendant 30 j | Réduire la cytolyse | Eau pétillante + citron en apéro | 4 sem |
| 4. 5 colors de légumes/j | Apporter antioxydants | Smoothie vert matinal | 2 sem |
| 5. 1,5 L d’eau/j | Soutenir la détox | Bouteille graduée visible | 1 sem |
| 6. Sommeil 7–8 h | Régénération hépatique nocturne | Extinction des écrans 1 h avant lit | 2 sem |
| 7. Compléments ciblés* | Reconstituer le glutathion | N‑acétylcystéine 600 mg/j | 6 sem |
| 8. Gestion émotionnelle | Prévenir rechute | Journal de gratitude | 3 sem |
| 9. Bilan sanguin de suivi | Objectiver la baisse | Prescription médicale | 6 sem |
| 10. Poursuivre les bonnes habitudes | Stabiliser | Planifier activités bien‑être | … |
*Demandez toujours l’avis d’un professionnel de santé avant toute supplémentation.